J'aurais voulu attendre d'avoir fini le livre que je suis en train de lire pour écrire, mais qui a dit que le désir d'écrire pouvait supporter d'attendre ?
Première impression à la lecture du Coup de grâce de Yourcenar : j'avance dans une obscurité croissante. Je me souviens de mon émerveillement lorsque j'ai découvert les Mémoires d'Hadrien, de ce style parfait, de la lumière merveilleuse dans laquelle baignaient les amours de l'empereur et d'Antinoüs; il me semblait que même la mort de ce dernier ne parvenait pas à jeter le moindre indice d'ombre sur l'univers olympien du roman. Puis, en lisant Un homme obscur, je suis remontée vers l'Europe du Nord, et je me suis exilée avec Nathanaël sur cette île inhospitalière où il finit sa vie. J'ai admiré sans pouvoir le comprendre son détachement de toutes choses, son renoncement au bonheur. C'était une lumière plus blanche et plus opaque que dans les Mémoires d'Hadrien, comme celle d'un jour de brouillard, mais c'était toujours une lumière.
Dans le Coup de grâce il me semble qu'il n'y a plus de jour. Le ciel est une menace au-dessus des personnages. Malgré leur jeunesse, la guerre les a déjà transformés, abîmés, irrémédiablement. Ils ne sont déjà plus capables d'être heureux. C'est une lecture bien déprimante pour une jeune personne. Le style irréprochable et fin de Yourcenar ne me suffit plus.
Première impression à la lecture du Coup de grâce de Yourcenar : j'avance dans une obscurité croissante. Je me souviens de mon émerveillement lorsque j'ai découvert les Mémoires d'Hadrien, de ce style parfait, de la lumière merveilleuse dans laquelle baignaient les amours de l'empereur et d'Antinoüs; il me semblait que même la mort de ce dernier ne parvenait pas à jeter le moindre indice d'ombre sur l'univers olympien du roman. Puis, en lisant Un homme obscur, je suis remontée vers l'Europe du Nord, et je me suis exilée avec Nathanaël sur cette île inhospitalière où il finit sa vie. J'ai admiré sans pouvoir le comprendre son détachement de toutes choses, son renoncement au bonheur. C'était une lumière plus blanche et plus opaque que dans les Mémoires d'Hadrien, comme celle d'un jour de brouillard, mais c'était toujours une lumière.
Dans le Coup de grâce il me semble qu'il n'y a plus de jour. Le ciel est une menace au-dessus des personnages. Malgré leur jeunesse, la guerre les a déjà transformés, abîmés, irrémédiablement. Ils ne sont déjà plus capables d'être heureux. C'est une lecture bien déprimante pour une jeune personne. Le style irréprochable et fin de Yourcenar ne me suffit plus.
1 commentaire:
Chère Arabie, s'il y a de la lumière dans un ouvrage de Yourcenar, on la trouve dans Les Nouvelles orientales. Le reste de l'œuvre est sombre, tout autant Hadrien qu'Un homme obscur. Le Coup de grâce fait un beau portrait de femme et j'aurais du mal à ne pas retrouver Sophie quelque part entre Mathilde de la Môle, Lamiel, Oriane de Guermantes et quelques autres qui m'accompagnent, les femmes de ma vie.
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