
Mais ces détails auraient été secondaires si j'avais vraiment aimé dans le film. La naïveté (la bêtise?) du jeune Florentino m'a gênée au début, j'ai failli quitter la salle de peur de m'ennuyer devant cette histoire sirupeuse d'amour contrarié. Je me demande si Garcia Marquez a autant caricaturé ses personnages, s'il a autant forcé le trait (notamment pour le père de Fermina, marchand brutal et inculte, au sourire sadique). J'ai détesté Florentino, un peu à cause de Javier Bardem, que j'avais vu dans un rôle peu flatteur (dans Les fantômes de Goya : prêtre lubrique, puis vil opportuniste sous la révolution puis l'Empire); de plus, on ne sait que penser de ce personnage qui jure un amour éternel à Fermina à vingt ans puis qui passe sa vie à coucher avec d'autres femmes, parce que c'est le seul remède à sa douleur : il inspire au mieux de la pitié. Le mari de Fermina, Juvenal (joué par le très séduisant Benjamin Bratt) est plus nuancé et plus intéressant : il a ses défauts (il vit dans les jupes de sa mère, il trompe sa femme), mais il aime sincèrement Fermina, qui estime à sa mort qu'il a été un bon mari. C'est encore le personnage de Fermina qui, pour moi, s'en sort le mieux et sauve le film : femme belle, intelligente et forte qui estime les autres personnages à leur juste valeur et qui rend finalement hommage à Florentino, malgré ses ridicules, pour sa fidélité de coeur tout au long de leur vie.
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